Sa capacité à gérer la crise du COVID, une gestion faite de « compassion et de proximité » selon les commentateurs, l’a mise au-devant de la scène politique. Elle n’a pas déçu : La Maorie Nanaia Mahuta devient la première femme à la tête de la diplomatie néo-zélandaise, Grant Robertson, la première personnalité ouvertement homosexuelle est nommé vice-Premier ministre. A la Commission européenne, depuis moins d’un an, c’est aussi une femme, Ursula von der Leyen qui est aux commandes. On pourrait aussi rappeler que Christine Lagarde est présidente de la Banque centrale européenne, depuis tout juste un an. A EAJ-PNV, Izaskun Bilbao Barandica est notre députée européenne. Au sein du gouvernement basque, Arantxa Tapia est ministre du développement économique, de la durabilité et de l'environnement et la socialiste Idoia Mendia est vice-présidente du gouvernement basque et secrétaire générale des socialistes basques. La plus grande organisation territoriale d’EAJ-PNV, celle de Biscaye, est présidée par Itxaso Atutxa qui fait partie également de la direction nationale du PNB (EBB). Au sein de notre parti, les femmes occupent les places qui leur sont dues. A tous les niveaux, la vie politique a besoin de ce souffle nouveau pour que les institutions soient davantage représentatives de ce qu’est la société. Ici aussi, en Pays basque, nous devons soutenir cette évolution qui va vers une représentativité plus égalitaire de nos institutions.

Les élections municipales du printemps dernier ont montré que les représentations changent petit à petit localement. La « Loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes » de 2014 fait lentement son chemin. En France, au niveau municipal, un peu plus de 216 000 femmes ont été élues, les 294 000 autres élus sont des hommes. En pourcentage, c’est 2,3 points de plus qu’en 2014 (42,2% contre 39,9%). Pourtant, l’essentiel des maires sont des maires au masculin. Seulement 1 000 communes de plus sont dirigées par une femme. Concrètement, cela représente environ 7000 mairies sur 34 500, soit 19,8 % des communes. Autre fait marquant, les femmes élues ont pris des places surtout en milieu rural : 20,3 % des communes rurales ont élu une maire contre 18 % dans les communes urbaines. On a l’impression que les femmes occupent les places que les hommes ne veulent plus.

Pourquoi est-ce si important que les femmes soient activement représentées dans les institutions ? Ce que l’on souligne de gestion des crises de la néo-zélandaise Jacinda Ardern est son style en politique, son esprit de décision et son sang-froid. Elle fait de la politique différemment. Elle renouvelle les codes et intéresse de nouveau à la politique des pans de la société qui s’en étaient détournés. Quand elle arrive à la tête d’un parti travailliste moribond en 2017, après la démission de son prédécesseur masculin, elle change la donne en remportant les élections. Elle parvient à surmonter les crises avec empathie et détermination : une attaque terroriste, une éruption volcanique, la récession la plus grave du pays, et le défi du coronavirus. Son exemple illustre la capacité des femmes à gérer des situations de crise, tout aussi bien que les hommes. Cette approche sexiste qui voudrait, à l’instar d’un Donald Trump, d’un Bolsonaro, que seul l’affrontement violent est une solution en politique est balayée. L’enthousiasme qui l’accompagne permet de renouer avec la vie politique. Il est trop tôt pour savoir la suite mais je suis sûr que c’est le bon chemin pour les démocraties.

Localement, à la Communauté d’agglomération Pays basque, 5 des 15 vice-présidents sont des femmes. La maire d'Idaux-Mendy, Renée Carrique est aujourd’hui première vice-présidente, avec une délégation aux ressources humaines et au dialogue social. C’est un pas dans le bon sens qui n’est possible qu’avec une forte volonté politique. Martine Bisauta a la responsabilité de l’environnement, Sylvie Durruty de l’économie et de l’innovation, Isabelle Pargade maire d’Hasparren, a la charge de l’agriculture et Maider Arosteguy maire de Biarritz, l’économie bleue. Il faudra encore un peu de temps pour que les femmes en Pays basque disposent de délégations plus puissantes comme les finances notamment. Ce n’est pas facile. Il faut pourtant tout faire dans ce sens. C’est un défi essentiel. A EAJ-PNB, dans nos statuts, nous sommes engagés à ce qu’il y ait une parité partout dans nos instances. Il est fondamental et urgent que les institutions représentent les femmes grâce à une volonté forte de tous. C’est un enjeu de représentation démocratique. Les femmes doivent occuper leur place en politique.

Pako Arizmendi, président régional d'Eaj-Pnb