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2021/03/10

Une Journée des femmes ; pour toutes les femmes ?

1419.zkiaren Semaine du Pays Basque astekarian agertu artikulua, joan den Ostiralean, Martxoaren 05an.

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Une Journée des femmes ; pour toutes les femmes ?

ARGAZKIA JAITSI

Lundi prochain, le 8 mars, aura lieu la Journée des femmes. Sous l’égide de l’ONU, cette édition 2021 souhaite défendre le « Leadership féminin : Pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19 ». Ces derniers mois, des femmes se sont affirmées parmi les hommes dans une situation de crise mondiale. En Nouvelle Zélande, la Première ministre Jacinda Ardern a été félicitée pour sa capacité à gérer la crise sanitaire. A la Commission européenne, depuis plus d’un an, Ursula von der Leyen est aux commandes. Christine Lagarde est à la tête de la Banque centrale européenne. Aux Etats-Unis, Kamala Harris est devenue la première vice-présidente des États-Unis. Des femmes occupent des places de pouvoir de premier choix, dans une période de crise. Localement, à la Communauté d’Agglomération Pays Basque, 5 des 15 vice-présidents sont des vice-présidentes. Au sommet, un souffle nouveau semble dépoussiérer des institutions occupées majoritairement par les hommes. Ailleurs, les femmes s’affirment plus humblement, mais souvent sous un regard masculin encore teinté d’indulgence patriarcale.

Des mouvements de femmes solidaires pour dénoncer les inégalités

Pourtant les femmes s’émancipent, s’unissent et prennent la parole partout dans le monde, notamment grâce aux réseaux sociaux. Le mouvement #MeToo a encouragé la dénonciation de violences sexuelles. En France, des dizaines de milliers de femmes ont partagé leurs traumatismes sur Twitter via les hashtags #BalanceTonPorc puis #MeToo. Dans les premiers mois après l’affaire Weinstein, les plaintes pour violences sexuelles déposées en gendarmerie ont augmenté de 30% par rapport à l’année antérieure. Fragile émancipation quand on sait que la COVID a accentué la précarité des femmes chez elle. Durant le confinement, le bilan des violences faites aux femmes est tragique. Le nombre d’appels au 3919, Violences Femmes Info, a bondi : la plateforme a reçu près de 45000 appels et déclenché une prise en charge pour plus de 15000 d’entre eux. Selon la MIPROF, en juillet 2020, les appels pour violences conjugales ont triplé par rapport à 2019 sur la même période. Même si le ministère de la justice a enregistré moins de féminicides, il y a eu davantage de tentatives de meurtre. La situation est précaire. D’autant plus, qu’une fois hors des murs du foyer, les femmes continuent de subir les violences du monde du travail.

Majoritairement moins bien rémunérées (Selon l’INSEE, le salaire mensuel net moyen des femmes est de 19,0% inférieur à celui des hommes, en France), les femmes sont aussi moins souvent promues à des postes à responsabilité. Il y a 40 ans, Françoise Giroud se risquait à dire que « La femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente ». C’était il y a 40 ans et il y a encore trop peu de femmes qui occupent des postes importants pour vérifier sa prophétie. Mais une partie du combat est gagnée puisque plus personne, hors des cercles extrémistes, ne conteste l’égalité homme femme. Les femmes ont les mêmes droits que les hommes et tout est fait pour que les recrutements, les promotions, les interventions ne tiennent pas compte du critère du sexe mais uniquement des compétences objectives de la personne.

Une parole publique des femmes muselée par une forme de condescendance

Cependant, une autre partie du combat reste à mener. Les vieux réflexes demeurent et, dans les cercles de décisions, dans les organes d’expression publique, ce sont souvent des assemblées principalement masculines qui parlent des femmes, qui décident pour les femmes... La parole des femmes demeure empêchée par le filtre masculin : difficile d’être leader dans ces conditions… Ce sont encore principalement des hommes qui formatent les outils d’évaluation sur un mètre étalon masculin. L’égalité de chance n’est alors qu’une égalité de façade. Une autre partie du combat reste donc à mener. L’éducation en est la clé pour que, demain, il ne soit plus utile de comparer les femmes aux hommes pour vérifier que l’égalité s’est enfin imposée. Et une journée mondiale n’y suffira pas.

 

Sophie Laplace

Elue municipale à Bayonne, membre d’EAJ-PNB

 

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