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2023/06/07

Entretien avec Andoni Ortuzar, président national et Peio Etxeleku, président régional d‘EAJ-PNB (I)

La Semaine du Pays Basque (n°1529) avait interrogé Andoni Ortuzar et Peio Etxeleku, à la veille des élections forales et municipales, du 28 Mai dernier.

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Entretien avec Andoni Ortuzar, président national et Peio Etxeleku, président régional d‘EAJ-PNB (I)

ARGAZKIA JAITSI

C’est une question un peu naïve mais du côté nord, on ne connaît pas forcément bien le PNV. Quelle est l’histoire du PNV ? 

Andoni Ortuzar : Ce n’est facile de résumer l’histoire du Parti Nationaliste Basque. C’est un parti qui compte 128 ans d’histoire. Il est le fruit de la frustration qui est née dans le pays au moment des guerres dynastiques carlistes et de ses défaites. La grande vision de Sabino Arana Goiri, le fondateur du parti, a été de dire que ce territoire n’est pas que le fruit d’une histoire et d’une tradition de l’Ancien régime, c’est aussi un territoire qui a un avenir, qui a une ambition et qui couvre l’ensemble des territoires où se parle l’euskara. C’est une nation qui a une vocation à se constituer comme telle et à s’émanciper comme telle. La caractéristique de ce parti est d’être un parti humaniste qui met l’homme au centre de sa réflexion. C’est un parti qui s’appuie sur des valeurs et des principes sociaux élevés. On pourrait le qualifier de social-démocratie mais pas une social-démocratie qui découle du marxisme. Ce n’est pas une régression du marxisme. Au contraire, c’est une social-démocratie qui provient d’une vision sociale chrétienne de l’Église qui a été modernisée et mise au goût du jour, et qui est laïque aujourd'hui. 

Certains parmi vos adversaires et même parmi les observateurs ont tendance à penser que vous êtes peut-être plus de droite parce que vous êtes assez libéral et que les grands capitaines d’industrie et de l’économie sont plutôt chez vous. Comment ressentez-vous cela ? Est-ce que c’est la vérité ? 

AO : Nous pensons que le débat gauche-droite est un débat du passé. Aujourd'hui, il y a des partis de gauche qui sont conservateurs. Le Parti socialiste français par exemple est un parti qui est par son nom un parti de gauche mais la réalité est que ses électeurs le considèrent comme un parti du système, un parti conservateur. En revanche, certains nous mettent l’étiquette de « parti de droite » mais quand on regarde les actions de notre gouvernement, nos décisions, nous menons des politiques progressistes, plus progressistes que par exemple le gouvernement de Pedro Sanchez. La politique du gouvernement du Pays Basque est beaucoup plus avancée que celle qu’applique le PSOE de Pedro Sanchez. La défense de l’industrie fait aussi partie de nos préoccupations. Une autre caractéristique du PNV est que nous sommes un parti qui sait pertinemment où se trouve ce qui importe. Notre attention n’est pas portée sur le fait d’être à droite ou à gauche, notre attention est portée sur le Pays Basque. Et si on veut se concentrer sur son pays, il faut que le pays aille bien et soit prospère. Et pour que le pays aille bien et pour que l’on puisse répartir la richesse, il faut d’abord la créer. Nos gouvernements successifs sont parmi les plus avancés en matière de politiques citoyennes. Une de nos vocations est donc de faire en sorte de venir en aide au tissu économique et industriel du Pays Basque afin qu’il soit le plus fort possible, le plus actif possible. De cette manière nous pouvons engendrer des ressources fiscales qui permettent de mener des politiques publiques progressistes. 

Comment mettez-vous en parallèle le PNB ? Est-ce que cette philosophie est totalement transposable de l’autre côté ? Et est-ce que c’est aussi la réalité de ce qu’est le PNB aujourd'hui ? 

Peio Etxeleku : La philosophie est totalement transposable. Il n’y a qu’un parti même si la déclinaison linguistique du nom est territorialisée. Nous avons exactement la même approche. C’est une approche empreinte de pragmatisme, d’efficacité économique et une approche de solidarité parce que la cohésion d’une société à long terme ne passe que par des outils de solidarité efficaces. Pour autant, si j’ai parlé d’approche pragmatique et d’adaptation, nous avons aussi à nous adapter à des réalités territoriales, politiques et socio-économiques différentes sur l’ensemble des sept territoires historiques du Pays Basque. On n’a pas la même approche dans une zone urbaine comme Bayonne-Biarritz et dans une zone rurale comme la Basse-Navarre ou la Soule, de la même manière, on n’a pas la même approche à Pampelune ou dans la vallée du Baztan, ou en Alava et en Biscaye. Il faut une nécessaire adaptation au plus près des réalités locales qui est aussi la marque de fabrique du PNB ... (à suivre)

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