Archives
20/11/2005
Un ultrajacobin rafle la présidentielle au Sri Lanka
Un faucon rafle la présidentielle au Sri Lanka.
Rajapakse a été élu avec 50,2 % des voix, à cause du boycott des Tamouls face au candidat de l'opposition fédéraliste, Ranil Wickremesinghe. Un groupe extrémiste, les Tigres Tamouls, a fait le jeu des extrémistes cinghalais jacobins pour apparaître comme une victime aux yeux de la minorité tamoul et de l'opinion mondiale...
Un faucon rafle la présidentielle au Sri Lanka
Rajapakse a été élu avec 50,33 % des voix, à cause du boycott des Tamouls.
samedi 19 novembre 2005
Considéré comme un faucon, le Premier ministre sri-lankais, Mahinda Rajapakse, a remporté vendredi la présidentielle, avec 50,33 % des voix. Une ascension fulgurante puisque, avant son arrivée à la tête du gouvernement, l'an dernier, ce moustachu de 60 ans, ancien acteur et avocat, n'était pas considéré comme un homme politique de premier plan.
Son populisme, ses origines rurales et sa «ligne dure» envers les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) le mouvement séparatiste qui réclame l'indépendance des régions nord-est ont néanmoins séduit une majorité de l'électorat cinghalais, la première composante ethnique du pays (74 %). Son élection augure mal pour la reprise des négociations de paix, interrompues depuis avril 2003. Défenseur de «l'unité nationale», Rajapakse est en effet allié avec le parti marxiste JVP et les moines bouddhistes nationalistes du JHU, tous deux ennemis jurés de la guérilla séparatiste. Ces alliances lui avaient d'ailleurs valu le surnom de «candidat de la guerre».
Paradoxalement, ce sont les Tigres qui l'ont indirectement porté au pouvoir, puisqu'il doit en partie sa victoire au boycott du scrutin par la minorité tamoule, suivant les consignes officieuses des LTTE. A Jaffna, la principale ville tamoule du Nord, la participation n'a pas dépassé les 0,014 %... Or, sans l'interférence des Tigres, les Tamouls auraient sûrement voté en bloc pour le candidat de l'opposition, Ranil Wickremesinghe, qui promettait de reprendre les négociations de paix, et défendait une solution fédérale au conflit.
Pourquoi, alors, les rebelles n'ont-ils pas appelé à voter en sa faveur ? «Le LTTE préfère avoir un faucon au pouvoir, afin de passer pour les victimes, répond Kethesh Loganathan, du Center for Policy Alternatives, à Colombo. En déposant les armes, en 2002, ils se sont attiré la sympathie d'une partie de la communauté internationale. Ils espèrent maintenant qu'elle les soutiendra face aux positions radicales de Rajapakse, afin de légitimer leur demande d'un Etat indépendant». Un calcul risqué, puisqu'il sera facile de leur rétorquer qu'ils n'avaient qu'à faire élire le candidat de la paix.
par Pierre PRAKASH envoyé spécial à Colombo pour LIBERATION
(Pour le Figaro, Le LTTE chercherait ainsi à gagner du temps pour reconstituer son bras armé, pour mettre fin aux dissensions au sein du mouvement. Pour réclamer, enfin, à nouveau l'indépendance, alors que Wickremesinghe leur avait fait accepter l'idée d'une autonomie dans un état fédéral.)
Rajapakse a été élu avec 50,33 % des voix, à cause du boycott des Tamouls.
samedi 19 novembre 2005
Considéré comme un faucon, le Premier ministre sri-lankais, Mahinda Rajapakse, a remporté vendredi la présidentielle, avec 50,33 % des voix. Une ascension fulgurante puisque, avant son arrivée à la tête du gouvernement, l'an dernier, ce moustachu de 60 ans, ancien acteur et avocat, n'était pas considéré comme un homme politique de premier plan.
Son populisme, ses origines rurales et sa «ligne dure» envers les Tigres de libération de l'Eelam tamoul (LTTE) le mouvement séparatiste qui réclame l'indépendance des régions nord-est ont néanmoins séduit une majorité de l'électorat cinghalais, la première composante ethnique du pays (74 %). Son élection augure mal pour la reprise des négociations de paix, interrompues depuis avril 2003. Défenseur de «l'unité nationale», Rajapakse est en effet allié avec le parti marxiste JVP et les moines bouddhistes nationalistes du JHU, tous deux ennemis jurés de la guérilla séparatiste. Ces alliances lui avaient d'ailleurs valu le surnom de «candidat de la guerre».
Paradoxalement, ce sont les Tigres qui l'ont indirectement porté au pouvoir, puisqu'il doit en partie sa victoire au boycott du scrutin par la minorité tamoule, suivant les consignes officieuses des LTTE. A Jaffna, la principale ville tamoule du Nord, la participation n'a pas dépassé les 0,014 %... Or, sans l'interférence des Tigres, les Tamouls auraient sûrement voté en bloc pour le candidat de l'opposition, Ranil Wickremesinghe, qui promettait de reprendre les négociations de paix, et défendait une solution fédérale au conflit.
Pourquoi, alors, les rebelles n'ont-ils pas appelé à voter en sa faveur ? «Le LTTE préfère avoir un faucon au pouvoir, afin de passer pour les victimes, répond Kethesh Loganathan, du Center for Policy Alternatives, à Colombo. En déposant les armes, en 2002, ils se sont attiré la sympathie d'une partie de la communauté internationale. Ils espèrent maintenant qu'elle les soutiendra face aux positions radicales de Rajapakse, afin de légitimer leur demande d'un Etat indépendant». Un calcul risqué, puisqu'il sera facile de leur rétorquer qu'ils n'avaient qu'à faire élire le candidat de la paix.
par Pierre PRAKASH envoyé spécial à Colombo pour LIBERATION
(Pour le Figaro, Le LTTE chercherait ainsi à gagner du temps pour reconstituer son bras armé, pour mettre fin aux dissensions au sein du mouvement. Pour réclamer, enfin, à nouveau l'indépendance, alors que Wickremesinghe leur avait fait accepter l'idée d'une autonomie dans un état fédéral.)
Faits saillants...
ACTUALITÉ
22/11/2024
ACTUALITÉ
08/11/2024
EBB
29/09/2024
EBB
29/09/2024
Les plus populaires...
EBB
27/01/2024
EBB
27/01/2024
EBB
27/01/2024
EBB
09/04/2023
EBB
10/04/2023