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08/03/2006

Entretien avec Juan Maria Atutxa

Entretien avec Juan Maria Atutxa, ancien président du Parlement basque et président de l'association Tribune Galeuscat qui regroupe les trois principaux partis nationalistes basque, catalan et galicien.

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Entretien avec Juan Maria Atutxa

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"Nous aspirons à un niveau plus élevé de compétences"

Article paru dans l'édition du MONDE du 08.03.06

Les trois principaux partis nationalistes basque, catalan et galicien [(EAJ-PNB, CIU et BNG) ] se sont alliés au sein de l'association Tribune Galeuscat, que vous présidez. Quel est leur objectif ?

Nous parlons de trois nations. Pour nous, il est indiscutable qu'à l'intérieur de l'Etat espagnol, il existe une diversité d'histoires et de réalités. Certaines communautés autonomes ont été inventées de toutes pièces après la mort de Franco. D'autres, comme le Pays basque, ont une trajectoire historique. Galeuscat veut défendre, à visage découvert, à Madrid, l'idée qu'il y a différentes façons d'envisager le futur de l'Espagne. Certains défendent une uniformité absolue, l'unité sacro-sainte de l'Espagne. Nous disons, au contraire, que nous ne sommes pas tous identiques, que nous n'avons pas tous les mêmes aspirations. L'uniformité, ce n'est pas la liberté. Sans esprit de rupture, nous voulons discuter de la manière dont nous pouvons concevoir un Etat dans lequel chacun se sente représenté et à l'aise. Nous voulons débattre de tout cela avec ceux qui pensent différemment.



Les régions d'Espagne sont parmi les plus autonomes d'Europe et elles disposent de nombreuses compétences. Que manque-t-il pour que les Basques, par exemple, se sentent à l'aise dans l'Etat espagnol ?

Il est certain que, vue de France, notre situation est absolument avant-gardiste ! Mais aujourd'hui, par exemple, les grandes décisions macroéconomiques, qui affectent très directement chacun des citoyens européens, ne se prennent plus à Madrid, mais à Bruxelles. Nous voulons que notre voix soit entendue dans l'Union européenne. Car ceux qui représentent le gouvernement espagnol dans l'UE ne portent pas nos demandes.

Qu'est-ce qui doit changer pour que l'Espagne devienne l'Etat plurinational que vous appelez de vos voeux ?

Il faut que l'Espagne reconnaisse l'existence de nos nations en son sein, et nous aspirons à un niveau plus élevé de compétences. Si un peuple existe, il est souverain. C'est à lui de décider de son avenir. Sa volonté peut être de partager des espaces, comme nous le faisons aujourd'hui avec les autres communautés autonomes au sein de l'Etat. Je rejette absolument les bombes et les balles dans la nuque : je ne veux pas obtenir la moindre compétence supplémentaire ou le moindre attribut de souveraineté pour prix du sang versé. Mais si un jour, 80 % du peuple basque décident de changer de cap et de ne plus partager d'espace commun, il ne servirait à rien de s'y opposer, car la volonté d'un peuple est imparable et elle finirait, tôt ou tard, par s'imposer. Il est bien évident qu'aujourd'hui la grande majorité de ce peuple ne veut pas rompre avec l'Espagne, mais elle veut plus d'autogouvernement.

Diriez-vous qu'il faut une seconde transition en Espagne ?

Je ne sais pas si c'est le bon terme, mais je crois que nous devons être dans une transition permanente, car rien n'est à perpétuité. Rien n'est inamovible. Que de changements sont intervenus depuis l'approbation de la Constitution en 1978 !

Pensez-vous que José Luis Rodriguez Zapatero soit prêt à aller loin dans votre sens?

Je ne crois pas qu'il soit pour la reconnaissance de l'existence de nos nations. Mais nous sommes persévérants. Nous croyons être dans notre droit et nous sommes certains qu'avec le temps cela arrivera. Si ce n'est pas avec ce président, ce sera avec un autre.

Propos recueillis par Cécile Chambraud

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