Régionalistes, indépendantistes, séparatistes et autonomistes de sept régions se réunissent fin août dans la cité du Bollwerk. Onze partis régionalistes de Bretagne, du Pays Basque, de Corse, d´Alsace, de Savoie, de Catalogne et d´Occitanie tiendront leur université d´été les 28, 29 et 30 août au Centre sportif régional de l´Illberg à Mulhouse. Ces mouvements composent la fédération Régions et Peuples Solidaires (R § PS), créée il y a douze ans dans la foulée des élections européennes de juin 1994, où le leader nationaliste corse Max Siméoni avait conduit une liste commune au nom éponyme. Se présentant comme un mouvement politique « humaniste, démocratique, identitaire et fédéraliste », Régions et Peuples Solidaires milite « de façon pacifique pour la mise en place d´un fédéralisme différencié et pour le respect des langues régionales ». « L´avènement des régions que prône notre mouvance anti-jacobine ne se fera pas par la violence mais dans la tolérance », considère Daniel Willmé, président de l´Union du Peuple alsacien (UPA).

L´Alsace entre fédéralisme et centralisme

C´est ce mouvement créé en Alsace en 1988 qui organise, comme il l´avait fait il y a huit ans à Strasbourg, l´université d´été de Mulhouse. Onzième du nom, elle doit accueillir Jean-Marie Bockel, le sénateur-maire (PS) de la ville, mais aussi Bernard Stoessel, premier vice-président (UDF) du conseil régional d´Alsace, et Yann Wehrling, secrétaire national des Verts. Les thèmes identitaires et écologiques constitueront les temps forts de la rencontre, autour de la « place des minorités nationales dans l´histoire de France », des « spécificités de l´Alsace entre fédéralisme allemand et centralisme français » et des « choix énergétiques » vingt ans après le nuage de Tchernobyl. Un temps de l´université d´été sera consacré au régionalisme au sein de l´Alliance Libre Européenne (ALE — qui regroupe 34 partis), à un déplacement à Fribourg-en Brisgau, la « ville solaire », et à un congrès interne de R § PS.

Lucien Naegelen

© L´Alsace 13 août 2006