EAJ-PNB ne s'est pas joint, jusqu'ici, au concert de protestations qui s'est développé en défense de la militante de Batasuna, car notre parti ne souhaite pas être associé à un mouvement pour lequel la défense des Droits de l'Homme est relative. EAJ-PNB s'est toujours fortement élevé et a condamné inlassablement et sans la moindre ambiguité toutes les violences, notamment les assassinats, séquestrations, extorsions de fonds, menaces physiques et verbales, violences urbaines et chantages en provenance de ETA. Cette violence contre laquelle Batasuna n'a pas protesté.

Dans ce cas particulier, il est étonnant que la justice espagnole utilise le mandat d'arrêt européen contre Aurore Martin au motif qu'elle milite dans un parti politique légal dans l'Etat dont elle est citoyenne, et qu'à ce titre, elle ait pu participer à différentes réunions et manifestations sans caractère délictuel avéré.

Nous espérons que la justice française saura se saisir de ce cas pour manifester son indépendance et son sens de la raison. Le mandat d'arrêt européen est un outil positif mis à la disposition des justices européennes afin de lutter contre le banditisme et les mafias internationales. Mais cet outil ne doit pas être dévoyé pour des motifs strictement politiques. Les citoyens français, même quand ils sont basques, doivent pouvoir bénéficier des Droits fondamentaux acquis, depuis deux siècles, garantis par la Constitution de 1958, et dont la Justice doit être la protectrice et la garante.

Nous regrettons le jugement de la Cour d'Appel de Pau, confirmé par la Cour de Cassation, qui a validé le mandat d'arrêt européen demandé par la justice espagnole. Dans un Etat de droit comme la France, les Libertés de pensée et de manifestation sont sacrées. Mlle Martin doit bénéficier de la protection judiciaire de la France.