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08/06/2012

Jean Tellechea : « pour un réel développement économique et social »

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Jean Tellechea : «  pour un réel développement économique et social »

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2 industriels quadragénaires candidats aux élections législatives, ce n’est pas courant. Quel est le sens de votre candidature et votre motivation ?

Cela tient au hasard de la vie et des rencontres. Cela tient aussi à la convergence de nos idées qui, tout jeune, nous ont poussé à un parcours similaire. Xabi et moi sommes issus de familles du Pays Basque, et avons fait la même école d’ingénieurs : l’ESTIA à Bidart. Faire une école d’ingénieurs bilingue qui délivre un double diplôme français et espagnol (diplôme français et de l’école d’ingénieurs de Bilbao) était un choix que l’on peut définir comme « orienté ». Il ne faut pas oublier que l’ESTIA a été créée par des gens de la CCI de Bayonne, par des gens engagés dans la développement économique du Pays Basque, comme Jacques Tortos ou Jean Roch Guiresse. Cet engagement se ressentait dans l’école et aujourd’hui, je ne suis pas surpris que 2 anciens de l’ESTIA reprennent à leur façon le flambeau de l’action pour un territoire qui s’assume.

 

Vous êtes issus du milieu économique. Aurez-vous des propositions dans ce domaine ?

Je vis la réalité économique de notre territoire au quotidien. Je travaille dans une PME de 30 salariés hendayaise qui se bat de toutes ses forces pour vendre les produits fabriqués ici, sur un marché européen, en face de concurrents énormes, de sites de production délocalisés dans des pays à faible coût de main d’œuvre. Chaque vente est un exploit, une bataille gagnée, vite oubliée par la bataille qui suit. Nous n’avons encore jamais connu de licenciement économique, ni de chômage technique. Nous payons nos fournisseurs et nos salariés. Pourtant, je reçois de plus en plus souvent mes salariés car ils se retrouvent dans des situations précaires. Le coût de la vie et du logement a tellement augmenté que même mes collègues ouvriers, en CDI, sont en
équilibre financier instable. Une voiture qui tombe en panne, une épouse qui perd son emploi, un enfant malade suffit pour les plonger dans des situations difficiles. Mon travail de responsable industriel et d’élu consiste à les aider à retrouver la stabilité perdue. Quand j’entends parler de 32 h de travail hebdomadaire et de SMIC à 1700 euros, je frissonne et je pense aux dégâts que cela aura chez nous. Quelle est la PME qui pourra vendre et ramener du travail en Pays Basque avec de telles dispositions ?

Augmenter le SMIC ne résout pas le problème du pouvoir d’achat. Il faut traiter le problème à son origine. Ce sont ces solutions que nous présentons dans notre programme électoral.  

Quels seront les grands axes de votre projet politique ?

Notre projet part d’un sentiment de frustration: tout le monde parle de la nécessité de politique d’austérité ou de politique liée à la croissance. Nous, nous pensons que les politiques actuelles peuvent être beaucoup plus efficaces. Quelques
exemples :

« Il faut bien sûr développer les Transports en commun ; mais pourquoi investir autant avant même d’essayer de rapprocher lieux de travail et lieux de vie ? »

« La politique économique est pilotée de Bordeaux, au Conseil Régional : pensez-vous que la Région va mettre en place la marque territoriale « Made in Pays Basque » alors qu’elle rêve de créer la marque « made en Aquitaine » qui ne veut rien dire ? »

« passer le SMIC à 1700 euros est une énormité mais pourquoi ne pas subventionner seulement les entreprises du Pays basque qui auraient une politique de redistribution de leurs bénéfices auprès de leur salariés ?  L’argent public en direction des entreprises sociales, pour augmenter le pouvoir d’achat »

Notre programme s’articule autour de 4 propositions principales

- la nécessité d’une Collectivité Territoriale Pays Basque et d’une Agence de Développement économique afin de mettre en place un aménagement du territoire et une politique économique à l’échelle de notre territoire

- des Collectivités locales proches de leur territoire :

Les dernières élections ont révélé la disparition de notre industrie et avec elle, du savoir faire correspondant. Pourtant, les collectivités font la même chose avec les activités techniques liées à des savoirs faire spécifiques. Elles se débarrassent de leurs régies : régies des eaux, régies d'assainissement, … et sous traitent « tout » aux entreprises privées. Le retour en régie sera alors impossible. Nos Collectivités seront dépendantes du secteur privé. « Ce n’est pas l’esprit du service public. Ce n’est pas non plus l’intérêt financier des habitants ».

Les Collectivités peuvent aider efficacement au développement des circuits courts : Les petites exploitations et la taille des bateaux de pêche permettent difficilement de fournir une production aux prix imposés par les gigantesques réseaux de distribution. Pour éviter que nos exploitants ne fuient leur activité, il faut une offre de proximité sur des produits locaux, de saison, à partir de circuits courts. Les collectivités doivent agir sur la formation des agriculteurs à la vente, la promotion de ces circuits et des producteurs, l’organisation de la filière…

- Pour mettre en valeur notre patrimoine identitaire, culturel et linguistique, seule la Collectivité Territoriale permettra également la mise en place efficace d'une politique linguistique, notamment par la négociation avec l'Etat (Education nationale,
Justice...) et d'autres acteurs publics d'un « statut régional de l'euskara », par la voie de l'expérimentation.

- le moteur économique, scientifique, universitaire et culturel le plus proche se situe, au sud de la Bidassoa. Organisons notre développement sur cette opportunité. Il faut :

mettre en oeuvre et appuyer par tous moyens, une véritable coopération interrégionale entre territoires voisins ayant la capacité de conventionner entre eux,

inscrire le Pays Basque nord, dans l'Euro-région basque, aux côtés de la Communauté Autonome d'Euskadi et de la Navarre

 

Selon vous, un député peut-il être proche de ses électeurs ? Doit-il être un dynamiseur des acteurs locaux ?

Un député doit évidemment dynamiser les collectivités, écouter les habitants de sa circonscription et être performant en commissions. Il doit pour cela répondre à deux critères :

   - la disponibilité : on doit mettre définitivement un terme au cumul des mandats ; ce n’est pas l’intérêt des administrés, ni celle des institutions.

   - le renouvellement : je ne crois pas qu’un député qui brigue son nième mandat soit en capacité d’être innovant et moteur

-  Comment qualifieriez-vous l’activité de Mme Alliot-Marie, la députée actuelle de la 6e circonscription ?

Proche de la 6ième et trop éloignée des 2 autres circonscriptions qui constituent le territoire Basque.

-   Avez-vous des attentes, des craintes spécifiques suite à l’élection du Président François Hollande ?

François Hollande et Jean Marc Ayrault doivent démontrer leur dimension internationale.

-   Quel message souhaitez-vous transmettre aux électeurs de votre circonscription ?

Si vous nous élisez, nous vous garantissons :

- que nous défendrons le Pays Basque à Paris. Nous saurons être fermes si nécessaire et solidaires dans l’intérêt général.

- que nous aiderons les collectivités locales à lutter contre l’exclusion et en particulier à agir sur l’insécurité financière. L’amélioration de l’utilisation de l’argent publique est possible. Il existe des solutions simples.

 

Manifeste pour les élections de 2024 du Parti Démocrate Européen
PDE-EDP