Une Université africaine

Il évoque une université « africaine », spécialisée dans les premiers cycles classiques et pour des métiers du tertiaire, avec des pôles d’excellence dans la recherche comme le centre Iker, consacré aux études basques ou le laboratoire de droit public. Pour l’avenir, M. Larrasquet défend l’idée d’un « projet » non pas basé sur une Offre universitaire complète ouverte aux choix des étudiants, mais sur un pôle universitaire centré sur les besoins économiques et sociaux du Pays Basque nord, une spécialisation sur quelques filières d’excellence ancrées dans la vie locale, notamment celle des entreprises. « Cela ne sert à rien de vouloir faire une petite Sorbonne ou un MIT, en Pays Basque nord ». Son modèle d’inspiration est celui des universités technologiques, comme celle de Compiègne. Il a invité Itziar Alkorta à renforcer les coopérations universitaires, avec le Pays Basque sud.

La voie pour un emploi

La vice-ministre du Gouvernement Basque, en charge des Universités et de la Recherche a rappelé l’importance d’une Université en Pays Basque. Le slogan historique : « une université pour construire le pays » est toujours d’actualité. En 1936, en pleine guerre civile, un des premiers décrets du Gouvernement autonome basque fut la création de l’Université publique du Pays Basque et sa mise en place par le ministre Leizaola. Il existe actuellement, en Communauté Autonome Basque, trois universités, une publique, la EHU/UPV, Euskal Herriko Unibertsitatea / Universidad del Pais Vasco et deux entités privées, la prestigieuse Université de Deusto, dirigée par les Jésuites et l’Université de Mondragon, appartenant à la Corporation Mondragon (MCC). Ce système universitaire basque compte environ 45 000 étudiants et  produit de bons résultats. La UPV est désormais classée parmi les 500 premières universités mondiales, selon le classement de Shanghai. Le processus de Bologne qui est la feuille de route européenne du monde de l’enseignement supérieur constitue leur ligne de conduite. Selon les dernières statistiques de fin 2011, un(e) étudiant(e) issu(e) de l’UPV met en moyenne 3.9 mois pour trouver un premier emploi. Le taux d’emploi était de 77%, malgré la dure crise économique qui sévit en Espagne.

Des entraves à dépasser

Des témoignages d’un professeur universitaire et de deux étudiants issus du Pays Basque nord, ont mis en évidence les entraves administratives qui compliquent la possibilité pour un étudiant du Pays Basque nord d’étudier en Communauté Autonome Basque : calendriers décalés, niveaux de notation différents qui pénalisent l’accès à des formations universitaires, complications administratives, système espagnol de diplômes universitaires peu performant parce que non conforme au standard européen … Un échange direct entre la Vice-Ministre et des acteurs de l’enseignement ont amorcé un dialogue qui doit se poursuivre pour améliorer cette situation, dans la limite des compétences exercées. La Vice-Ministre s’est d’ores et déjà engagée à améliorer la communication directe sur le site de l’UPV, concernant les conditions d’accès. L’amorce d’une coopération à développer.