Les arrangements entre amis proches du président auront permis de redessiner en quelques heures, une région qui n’a cessé de changer de périmètre. Le maire de Tulle et Alain Rousset, le pro- Charentais, ont gagné cette partie. Les partisans d’un rattachement de l’Aquitaine à Midi-Pyrénées ont essuyé un revers sans qu’aucun argument de fond ne leur soit opposé.

EAJ-PNB déplore ce redécoupage technocratique, qui tient à l'écart les populations et qui ne prévoit aucune consultation populaire. Il y voit une marque de mépris envers la démocratie locale.

EAJ-PNB n’a cessé de dénoncer la pertinence de la grande taille comme facteur de prospérité, le budget par habitant demeurant constant, avec une multiplication des partenaires, obligés de s’entendre. Le « big is beautifull » est un pur fantasme.

EAJ-PNB déplore que la dimension européenne des territoires frontaliers tournés vers leurs voisins allemands, belges, suisses, italiens ou « espagnols n’ait pas été prise en compte et dénonce de repli franco-français. Les liens culturels et historiques de proximité favorisent  le rapprochement des populations transfrontalières et donne naissance à un fort désir de réaliser des projets, de construire ensemble, comme c’est particulièrement le cas au Pays Basque.

EAJ-PNB défend une réforme territoriale, basée sur la même  « envie de travailler ensemble ». Cette envie se fonde essentiellement sur des critères géographiques ou/et culturels. Pour appréhender des questions comme la mobilité, les transports, le logement, le foncier, les services, le développement économique, il est indispensable d’appartenir à un même bassin de vie, de bénéficier de l’attractivité d’ensembles urbains ou de réseaux urbains et inter-urbains. L’identité dégage également une image particulièrement forte, exerçant une forte attraction au plan touristique, économique et se traduisant dans l’artisanat et l’agro-alimentaire. Elle est également un facteur de mobilisation, d’ambition, de dynamisme pour un territoire.

Dans un système véritablement démocratique, cette réforme aurait dû être réalisée dans la plus étroite concertation avec les élus, en privilégiant l’intérêt des territoires et des populations. Au lieu de cela, elle est imposée par l’Etat et suscite de la défiance et voire même un rejet. Ce qui laisse difficilement augurer de la réussite. Enfin, ce "charcutage" administratif et territorial, notamment sur la région Aquitaine, ne doit pas nous égarer et nous éloigner de notre objectif prioritaire : donner une institution propre au Pays Basque.