Hier, le rejet pour ceux et celles pratiquant ces langues à l’école, aujourd’hui, le rejet pour ceux et celles désirant un cadre légal pour les apprendre et les pratiquer, dans les divers espaces de la vie publique et sociale. Voter contre cette charte est donc incompatible avec le souhait de sauver et de développer ces idiomes.

La France connait un véritable problème avec sa propre langue : son modèle éducatif produit 8 à 10 % d’illettrés à la sortie de l’école. Ceci traumatise la classe politique française, dans un contexte de crispation nationale. En Pays Basque,  ceux qui pratiquent le bilinguisme précoce obtiennent d’excellents résultats, en particulier la filière immersive en langue basque avec 100% de jeunes bilingues et 80 à 100%  de jeunes trilingues. Nous souhaitons que ce modèle qui donne de bons résultats puisse être étendu à tous ceux qui le désirent, en Pays Basque. Les langues « régionales » ne sont pas une menace mais une chance pour la France.

Ce bilinguisme, source d’épanouissement personnel, qui fonctionne à l’école doit aussi vivre dans l’espace public. L’euskara est aussi un vecteur d’attachement et d’identification à un territoire à l’heure où ceux-ci cherchent à se faire connaitre. Finalement, par ce refus,  la France représentée par ses responsables politiques, se  rejette elle-même en négligeant une part essentielle de son extraordinaire diversité culturelle.

Cette charte du Conseil de l’Europe a été ratifiée par tous nos voisins européens. Elle montre le décalage du modèle français de l’unité dans l’uniformité  dans une Europe de l’unité dans la diversité. Face à ce nouveau blocage du pouvoir central et à l’urgence de la situation, EAJ-PNB défendra un statut territorial de l’euskara, basé sur la voie légale de l’expérimentation, dans le cadre de la future Communauté du Pays Basque.