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04/06/2018
« Attention, c'est bien d'un modèle participatif dont a besoin l’économie du Pays Basque ! »
Avec la création de la Communauté d’Agglomération Pays Basque, les 10 commissions économiques présentes sur le territoire basque ont fusionné afin de permettre un développement économique plus cohérent et plus lisible. La tâche est difficile car par essence, cette compétence est complexe et transversale. L’Agglomération serait presque tentée de refonder de nouvelles structures centralisées sur Bayonne pour avoir la main sur cet ensemble composite. C’est justement l’erreur à ne pas commettre.
Si l’Agglomération veut développer des emplois durables en coordonnant les actions locales, elle ne doit pas faire table rase de ce qui est déjà en place. L’Agglomération basque doit au contraire pouvoir associer l’ensemble des acteurs (les entreprises, seules ou en regroupements -cluster-) ; mais également les représentations syndicales ; les acteurs de la formation initiale et professionnelle, (publics et privés…) pour travailler mieux.
Le partenariat Région-Agglomération doit faciliter le travail des différents acteurs historiques du territoire économique
Pour répondre aux besoins de ces entreprises de l'industrie, l'agriculture, le commerce, le tourisme, les services... Les différentes institutions travaillent de concert, du mieux qu’elles le peuvent, dans un schéma pas toujours très accessible ni pour les entreprises ni pour les futurs entrepreneurs. Depuis la loi Notre de 2015, la Région Nouvelle Aquitaine est cependant le pilier du développement économique des territoires : elle soutient les entreprises, les filières, l’innovation, la création ... et promeut des programmes structurants tel que l’usine du Futur. Depuis 2017 et la création de la Communauté d’Agglomération Pays Basque, on a rapidement imaginé que l’Agglomération pourrait être l’interlocuteur privilégié du territoire basque en la matière. En effet, sur un enjeu aussi fondamental, l’Agglomération a logiquement étendu son périmètre d'action économique à l'agriculture, le commerce et l'enseignement supérieur. Déjà gestionnaire des zones d'activités, les différentes structures qui ont fusionné en son sein sont déjà des partenaires des entreprises, de leur création à leur développement. Mais dans ce schéma, certaines communes ont conservé leur mission d'accompagnement des porteurs de projets et des entreprises alors que la compétence est devenue communautaire, en étant des relais efficaces. Ces communes ont à leur faveur, l’antériorité de la démarche et une connaissance fine.
L’Etat n’est pas absent sur cet enjeu. Les chambres consulaires, la Chambre de Commerce et d’Industrie et la Chambre des Métiers, ont également une expérience importante dans l'accompagnement des entreprises. De la prospection pour attirer de nouvelles entreprises, en passant par l'aide à la création, à l'export, à la transmission et même à la formation, leurs actions sont essentielles. Tout comme l’action des très nombreuses associations : Nouvelle Donne pour soutenir les cadres au chômage, ou Cap Emploi, pour aider les personnes en situation de handicap... Les associations sont, elles aussi, utiles dans l’accompagnement de Pôle emploi dans l'insertion professionnelle. A Mauléon, Hasparren ou Garazi, les centres d'appui associatifs, issus du tissu économique local lui-même, sont tout aussi vitaux dans l’animation économique locale. Tous ces acteurs ont un savoir-faire, une expertise, une légitimité qui les rendent indispensables pour contribuer au développement économique du Pays basque. Ne pas compter sur eux serait une hérésie.
Gare aux tentations jacobines !
Si la Communauté d’Agglomération Pays Basque a vocation à animer le territoire basque la Région attend d'elle efficacité et légitimité pour lui déléguer cette animation. C'est avec les acteurs historiques (les chambres consulaires, les centres d'appui, les associations) que l’Agglomération gagnera cette bataille. Ils ont une antériorité et une compétence immédiate. Il faut donc définir avec eux un cadre de coopération clair. L’Agglomération doit éviter d'être un frein administratif au développement, en multipliant les commissions, en entretenant une lourdeur représentative dans ses prises de décisions… qui ne peuvent être sources que de blocage, souffrance et colère. Au contraire, la Communauté d’Agglomération Pays Basque doit être un accélérateur d’initiatives, de solutions. Elle doit organiser ses services de façon agile, c'est à dire avec la préoccupation constante d’une part, d'entretenir la motivation de ses partenaires et de ses collaborateurs et, d’autre part, de donner de la réactivité à sa prise de décision. Dans ce dessein, il faut aussi donner un rôle aux nombreux élus de terrains qui maillent l'ensemble du territoire et qui, par leur connaissance et leur motivation sont des relais primordiaux pour les acteurs économiques. Il faut se méfier de toute tentation de décentration jacobine qui fait l’illusion d’une plus grande rationalité et efficacité.
Le développement économique est une histoire de terrain, d’hommes et de femmes, d’entrepreneurs et de dynamiques qui ne peuvent pas être commandés par une administration rigide.
Jean Tellechea, élu EAJ-PNB, adjoint au maire d'Urrugne en charge du Développement Economique, délégué au SCOT et à l'EPFL
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