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19/04/2019

Pako Arizmendi : « notre nation intÚgre la diversité et est pro-européenne »

Aberri Eguna, soutien d‘EAJ-PNB, Ă  la liste EELV/ R&PS aux Ă©lections europĂ©ennes, incendie de la cathĂ©drale Notre-Dame : l‘actualitĂ© est dense. L‘occasion d‘un entretien avec Pako Arizmendi, le prĂ©sident rĂ©gional d‘EAJ-PNB, en Pays Basque nord.

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Pako Arizmendi : « notre nation intÚgre la diversité et est pro-européenne »

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Peux-tu rappeler ce qu’est l’Aberri Eguna, dans quel contexte a-t-il eu lieu ?

Elle eut lieu dans le contexte du rétablissement de la République espagnole, en 1932. Une manifestation d’opposants au rétablissement des fueros, s’était achevée devant la maison natale de Sabino Arana Goiri. EAJ-PNB décida de lancer l’Aberri Eguna, le Jour de la Patrie, en réaction à cette opposition, le jour de Pâques, comme un symbole de « résurrection » de la nation basque.

1932 c’est pour toi une date particulière ?

C’est la convergence de la mort d’Aristide Briand, promoteur d’un projet européen, en 1929, avec la naissance de Xabier Arzalluz et de l’Aberri Eguna.

 

En 1933, pour le projet européen d’Aristide Briand 

 

Pourquoi mets-tu en avant Aristide Briand et son projet européen ?

En 1933, nous affichions déjà notre soutien à son projet européen. Ce deuxième Aberri Eguna avait pour slogan : Euzkadi Europa. A l’époque de la montée des fascismes d’Hitler, Mussolini et Franco, nous étions déjà dans le premier mouvement pro-européen.

 

Etre démocrate, c’est être pour la diversité

 

Etre pour la nation basque et pro-européen, est-ce compatible ?

Bien sûr que oui. Nous ne sommes pas un nationalisme d’exclusion, de rejet, notamment de rejet de l’Union Européenne. Bien au contraire, nous sommes un nationalisme intégrateur qui accepte et assume la diversité, notamment linguistique. Un petit Basque, ne parle pas uniquement l’euskara, il maîtrise également le français ou le castillan et bien souvent l’anglais. Etre démocrate, c’est être pour la diversité contrairement au Républicain qui a un comportement uniformisateur. Il suffit de voir les limites de la centralisation à la française.

 

La France veut des personnes responsables et les déresponsabilise !

 

C’est-à-dire ?

Le pouvoir est concentré à Paris. Paris décide pour tout le monde, et bien sûr à notre place. La France préconise le fait d’avoir des personnes responsables, et refuse de leur donner des responsabilités.

L’actualité de Paris, c’est l’incendie de la cathédrale de Notre Dame. Quelle est votre réaction ?

Nous sommes attachés à toutes les formes de patrimoine, qu’elles soient immatérielles, comme les langues ou matérielles comme les édifices religieux. Nous ne pouvons que regretter la destruction partielle de ce chef d’œuvre qui doit être restauré. N’oublions pas également qu’une grande partie du budget culturel français est consacré aux monuments et aux institutions culturelles de la métropole parisienne. Nous avons également besoin de financements pour préserver notre patrimoine, à l’heure où les chapelles et les églises sont vendues via  « le Bon Coin », par exemple.

 

Notre statut territorial de l’euskara sera porté durant cette campagne

 

Pour revenir à la thématique européenne, pourquoi EAJ-PNB soutient la liste de R&PS/ Les Verts aux élections européennes ?

R&PS défend nos valeurs de proximité, de décentralisation. R&PS est une fédération de mouvements bretons, alsaciens, corses, catalans, … Cela a été la solution, depuis que les élections européennes ont été surdimensionnées avec une circonscription unique, sur l’ensemble de la France.

Quels thèmes allons-nous défendre ?

Localement, notre projet de Statut territorial de l’euskara sera porté durant cette campagne électorale. Au niveau européen, l’enjeu climatique est devenu central. R&PS est complémentaire des Verts, même sur ce thème, puisque selon le GIEC, 50 à 70% des actions contre le dérèglement climatique sont et seront de niveau régional et local.

Manifeste pour les Ă©lections de 2024 du Parti Démocrate Européen
PDE-EDP