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21/05/2019

Saint-Palais, moteur de la ruralité basque ?

Leopold Darritchon, ancien conseiller général et maire de Labastide-Clairence est à l’origine de cette réflexion. Il évoque « son témoignage ». Lors de ses mandats d’élu local, « l’équilibre entre la côte basque et l’intérieur du Pays Basque est une idée qui m’a suivi. C’est mon dada. 30 ans après les premières réflexions sur l’avenir du Pays Basque, les choses n’ont pas beaucoup évolué ».

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Saint-Palais, moteur de la ruralité basque ?

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 « Plus la côte basque est proche, plus il y a de l’activité. Mais il y a un effet de communes dortoirs ».

Saint-Palais, notre Brasilia !

Sa réflexion est amorcée à partir d’un article sur le lancement d’une réflexion prospective du Pays Basque à l’horizon 2050, un délai suffisant pour réaliser des changements.  Lui-même a écrit un article d’opinion, paru dans la Semaine du Pays Basque et dans Mediabask. « Il faut faire preuve de volontarisme politique. Cela doit être un projet de l’ensemble du Pays Basque. C’est pourquoi je soutiens depuis le premier jour, le projet d’une intercommunalité du Pays Basque. Il faut un transfert de services de la côte vers l’intérieur ». Il pense à Saint-Palais, comme le centre d’accueil de ces services. « Saint-Palais est pour moi un modèle. C’est le champion des activités en milieu rural. A Saint Palais, il y a presque tout. Il peut y avoir un terreau fertile. Il ne s’agit pas de développer cette zone contre la côte mais avec la côte. Pourquoi un entrepreneur doit aller à Bayonne, à la CCI ou à la Chambre des Métiers, pour des conseils ? Pourquoi l’essentiel des services de la sous-préfecture sont à Bayonne ? Pourquoi l’essentiel des services agricoles sont à Bayonne ? On peut créer des formations universitaires. On peut faire avancer des services administratifs, de la sous-préfecture, renforcer ce qui existe. Saint-Palais doit devenir toute proportion gardée, notre Brasilia, (en référence à la capitale brésilienne construite à l’intérieur du Brésil pour contrebalancer, la concentration des villes littorales). C’est une image et non un modèle ».

L’avenir des transports par le rail

Compte tenu du problème climatique, Leopold défend une ligne de chemin de fer entre Bayonne et Saint-Palais, mais également un train local entre St Palais et les autres bourgs de l’intérieur. « Le Pays Basque ne peut pas fonctionner sur un pied. Il faut un second pied. Lorsqu’on voit les problèmes de réchauffement climatique avec notamment l’érosion de la côte, ce n’est pas possible de poursuivre ce développement ». « Cela paraît utopique, mais il faut faire quelque chose ».

Amikuze a une capacité à se mettre en mouvement

Jean Pierre Goity, président de l’Institut Jean Errecart constate « la tendance à littoralisation des activités et à la métropolisation ». Il reprend le débat sur le cadre institutionnel. Les niveaux d’avenir sont pour lui, « les intercommunalités-métropoles, les régions et l’Union Européenne. Où se situe le Pays Basque nord ? ». Il replace la dynamique de Saint-Palais. « Amikuze a beaucoup souffert, de la différence sociale entre métayers et bourgeois. Ces schémas perdurent. Des personnes comme Jean Errecart, ont permis de faire avancer les choses. En Amikuze, il y a une capacité à faire des choses, à se mettre en mouvement, à concrétiser qu’il n’y a pas ailleurs. Il y a des structures agros. Notre mission est de pousser plus loin, pour faire en sorte d’être attractif. Que faire pour attirer ? Est-ce que des jeunes peuvent venir étudier en Amikuze ? » Il apporte son témoignage sur l’attractivité de l’Institut Jean Errecart. « Nous avons vocation à animer le territoire et à développer une coopération internationale. Nous nous positionnons comme un centre agri agro du Sud Aquitaine. Mais à St Palais, nous sommes au bout du bout. A l’Université, on nous rétorque : pourquoi on doit venir à St Palais ? Pourquoi pas Bayonne ? la vie étudiante a lieu à Bayonne. Nous développons l’attractivité notamment grâce au sport. Le logement étudiant doit se penser avec les autres communes d’Amikuze ».

Non à la concentration

Jean Michel Iribarne, élu à St Jean le Vieux et paysan, se méfie de la concentration. « Faire de la concentration à Bayonne, à St Palais, ou à Garazi me gêne. Il faut faire travailler ensemble les acteurs administratifs, économiques, du Pays basque intérieur, faire travailler ensemble les bassins de vie de l’intérieur, Garazi-Baigorri, Amikuze, la Soule ».

Relions les bassins de vie de l’intérieur

Le public a répondu présent avec des commentaires affutés. Certains ont défendu la Communauté Pays basque, grâce à laquelle, « il y aura 10 millions d’€ de travaux pour la Soule. Le projet de technopole agro agri. ne verra le jour que grâce à la CAPB ». « St Palais n’est pas un modèle. St Palais bénéficie de la dynamique d’Amikuze, des 10 000 habitants. Le métayage a construit ce territoire. Cela vient de loin. Il y avait des classes sociales : les châtelains, les etxeko jaunak, les métayers. Il y avait 70% de métayers en 1946, avant qu’une loi n’abolisse ce statut. En Amikuze, des choses sont positives et d’autres non. Le schéma d’équilibre côte/intérieur a échoué Donc nous devons construire nous-mêmes, l’avenir de notre Pays Basque rural. La tendance à la littoralisation est là. Je ne suis pas d’accord sur le fait que St Palais soit le second pied.  Il y a une tendance à la métropolisation, à l’urbanisation, à St Palais, mais aussi en Soule, à Mauléon, à St Jean Pied de Port.  Les villages vivent avec St Palais et ses services. Pour moi, l’avenir ne viendra pas d’une métropole, mais en partant de ce qui existe, des bassins de vie, Garazi, Mauléon, il faut brancher tout cela. Par exemple, au niveau des réseaux de transport entre ces 3 bourgs qui sont à réfléchir ensemble ».

Cassons l’effet ventouse de la côte !

Face à ces commentaires, Leopold Darritchon a répondu : « des petits ensembles qui se relient entre eux restent petits. La côte continuera à produire son effet ventouse. Des services comme un pôle universitaire venus de la côte doivent se développer à l’intérieur, à St Palais et dynamiser l’intérieur. Il faut éviter que les gens pour n’importe quel service aille sur la côte. Il faut casser l’effet ventouse et créer un point de fixation ».

Pour finir sur une note optimiste, Jean Pierre Goity a rappelé : « la plateforme technologique agroalimentaire laitier et carné, développée à Jean Errecart. Elle est née d’une visite à Mondragon sur le principe de la recherche et de l’incubation de nouvelles entreprises ». L’Institut Jean Errecart possède déjà une expérience en formations supérieures avec les BTS.

Pour conclure, Leopold Darritchon précise : « on se sauvera par la localisation. C’était le fond de la pensée de mon article ».

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