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24/04/2020
Le travail à distance, une solution à la pénurie de foncier économique et à la transition écologique au Pays basque.
La crise du COVID-19 bouleverse nos repères dans tous les secteurs de la vie. Elle interroge notre relation aux autres, elle questionne notre travail avec les autres. En Europe, le télétravail est soudainement pratiqué par des millions d‘employés. Près d'un salarié sur quatre est en effet actuellement concerné par ce mode de travail qui pour beaucoup est une nouvelle manière d‘exercer son emploi. Sur un territoire comme le Pays basque nord, à plus ou moins long terme, c‘est certainement une solution face à la pénurie de foncier et à la crise environnementale que nous subissons.
D’abord, le Pays basque nord souffre d’un manque de foncier économique. En 2018, la Nouvelle-Aquitaine annonçait la création d’un Centre de Ressources sur le foncier pour réduire la consommation de 50%. La même année, la Communauté d’Agglomération Pays Basque s’est appropriée la question du foncier agricole. Depuis ces 25 dernières années, le Pays basque subit une consommation de son foncier d’habitat au dépend des zones naturelles mais aussi des zones agricoles et économiques. Les pouvoirs publics en sont conscients mais leur capacité de réaction est bien incapable de contenir une demande frénétique. Le Pays basque plait. Il attire mais il dispose chaque jour de moins d’espace pour accueillir de nouvelles activités. Ce problème de pénurie est difficile à résoudre, qui plus est face à des concurrents landais, qui, eux, ne manquent pas d’espace.
Ensuite, à Paris, en 2015, la COP21 a ratifié un engagement pour maintenir la hausse de température en dessous de 2°C par rapport à la période pré-industrielle. Le facteur principal du réchauffement que nous connaissons est lié aux gaz à effet de serre (GES), et notamment à l’utilisation des énergies fossiles : l’objectif est de le réduire de 80% d’ici 2050. En France, cela se traduit par des actions sur l’isolation des bâtiments, les sources d’énergies renouvelables et surtout sur les mobilités. Dans son rapport sur le développement durable de 2019, la communauté d’Agglomération Pays Basque a échafaudé de nombreuses solutions, y compris sur les alternatives à la voiture... Pour l’heure, on en est à imaginer un avenir différent mais rien n’a convaincu les citoyens, même les plus amoureux des paysages basques.
Pourtant, ces dernières semaines, une fenêtre d’opportunité s’est ouverte pour changer la donne. Depuis la mi-mars, le Pays basque est confiné. Le Pays basque expérimente l’enseignement à distance, le travail à distance, la gestion et le management à distance… Ces concepts « innovants » deviennent, par la force des choses, réalité. Le maillage internet devient aussi important, parfois plus, que le maillage routier. Les entreprises, les collectivités et les organismes de formation, découvrent ou intensifient ces méthodes de collaboration à distance, complémentaire du travail en présentiel, mais qui économise les déplacements et donc le recours aux énergies fossiles, qui économise aussi les m² de bureau. Les concepts d’hurluberlus, il y a encore quelques semaines, de partage de bureaux, de coworking, de télétravail deviennent réalité et nous nous rendons compte que cet autre monde est aussi possible. Ces derniers jours, les données recueillies par Atmo Nouvelle Aquitaine montrent que la qualité de l’air est meilleure sur la Côte basque. La réduction de la circulation des voitures nous a donné cette image champêtre de cette cane se baladant dans les rues de Bayonne avec ses sept canetons à la queue-leu-leu, à Bayonne pas à Moncayolle !
Contre toute attente, la crise du COVID-19 nous ouvre les yeux sur une opportunité idéale pour répondre à la crise du foncier et à la crise environnementale. Le Pays Basque doit s’engager sur la voie du travail à distance, pour atteindre les engagements de transition écologique, pour réduire nos besoins dans un contexte de pénurie foncière, pour aider les entreprises et les ménages à faire des économies. Lors des dernières élections municipales, Sébastien Hiribarren et moi-même sur la liste de Francis Gavilan étions la seule liste à nous « engager » à réduire de 50% les rejets de CO² de la mairie d’Urrugne, dans les 10 prochaines années. Aujourd’hui, le confinement montre que cela est possible et j’invite tous mes collègues d’EAJ-PNB et tous mes amis élus à l’exiger dans le programme de leur liste.
Jean Tellechea, élu EAJ-PNB à Urrugne
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