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02/04/2021
EAJ-PNB et l’Aberri Eguna 2021
2021 sera la deuxième année consécutive au cours de laquelle les citoyens basques commémoreront l’Aberri Eguna – le Jour de la patrie de façon exceptionnelle, du fait de la pandémie du coronavirus. Nous vivons une période pleine d’incertitudes, de défis et d’adversités qui ont conditionné le comportement individuel et collectif des peuples.
Nous pensons en particulier à toutes ces personnes qui nous ont quittés. Le souvenir douloureux de leur perte doit servir d’aiguillon pour donner le meilleur de nous-mêmes, afin de surmonter la maladie, en récupérant une vie normale, dès que possible.
Les conséquences de cette maladie pandémique nous a soumis à l’obscurité la plus adverse de la globalisation. Mais, dans le même temps, elle a éveillé le sentiment de survie humaine, en accélérant la recherche scientifique pour faire face à une menace réelle de destruction et de mort.
L’ombre de la maladie a touché l’ensemble de la planète. Des petits peuples comme le nôtre, même s’ils vivent dans les sociétés les plus développés du monde occidental, ont vu notre capacité de réaction et de défense dépassées par l’ampleur d’une perturbation dont les effets étaient inconnus et impossibles à prévoir.
Nous avons beaucoup souffert et continuons à souffrir, parce que même si aujourd’hui, l’impact du virus n’est pas si mortel comme il l’était au départ, l’infection se poursuit avec une gravité et une mortalité réelle, même si les ressources matérielles et humaines de notre système de santé garantissent une attention et un traitement des patients en progression. L’arrivée des vaccins nous font espérer la fin prochaine de cet épisode si particulier. Mais tant que le niveau d’immunité n’a pas atteint une part importante de la population, le coronavirus continuera à sévir et le risque de nouvelles mutations qui dérivent sur de nouvelles pandémies reste présent.
La pandémie née de Covid-19 est venue certifier la valeur et l’importance de l’institutionnalisation spécifique à la communauté basque, pour garantir une réponse efficace dans les domaines sanitaire, économique et social. Plus nous déciderons d’un maximum de questions, en Pays Basque, plus nous serons en mesure de construire un avenir meilleur, afin de répondre véritablement à la volonté des personnes qui composons la nation basque.
Voilà un an, le calendrier a voulu que nous célébrions l’Aberri Eguna, à l’intérieur de nos maisons. Nous vivions confinés, isolés, avec un pays paralysé. Il s’agissait de la formule la plus efficace pour lutter contre la contagion et la propagation du mal. Nous avons vécu de façon défensive, craignant l’effet inconnu d’une maladie qui remplissait les hôpitaux de personnes infectées et qui était mortelle pour nos aînés.
C’était un triste Aberri Eguna. Un moment de recueillement, de protection, de solidarité dans notre cercle familial. L’enthousiasme de l’Aberri Eguna était amoindri par l’inquiétude et le malaise.
L’histoire du Pays Basque est longue. Et au fil des années, des générations de Basques ont surmonté toutes sortes de vicissitudes. Des guerres à l’assujettissement et à la soumission d’une dictature qui niait et réprimait la cause du peuple basque. Mais même dans les pires circonstances, le dimanche de Pâques a toujours été une date de défense de droits politiques dont nous disposons en tant que peuple. Une date de fierté intime, de passion pour construire une nation meilleure pour les nouvelles générations.
L’an passé, le jour de la patrie basque a été célébrée dans les foyers. Les fenêtres, les balcons, furent notre vitrine pour montrer que, malgré l’adversité, l’envie de construire la Patrie basque, était encore dans le cœur de milliers et de milliers de femmes et d’hommes de ce pays. C’était un Aberri Eguna intime, empreint de malaise et d’incertitude, dans lequel l’exercice du patriotisme était synonyme d’attention, de sécurité pour les personnes, de protection de leur santé et de garantie de sécurité publique.
Aujourd’hui, en 2021, nous avons repris vie dans la rue, mais notre capacité de mouvement, notre façon d’exprimer notre conscience collective ne peut toujours pas être exercée librement, car la santé et la vitalité de tous priment. Nous continuons, par souci de sécurité et de défense du bien-être des personnes, à être soumis à des restrictions qui nous empêchent d’exprimer pleinement notre conscience nationale. Mais tous ces obstacles ne nous empêchent pas d’exprimer respectueusement, notre engagement envers la nation basque, tout en nous conformant aux mesures mises en place par les autorités, afin de faire face à l’alerte sanitaire.
La nation, la patrie basque, n’est pas un concept politique indéterminé. Il ne s’agit pas seulement d’une carte ou d’un territoire sur lequel convergent des réalités culturelles et sociales identifiables. Notre patrie, le Pays Basque, constitue l’expression d’une identité collective nationale qui appelle à la pleine reconnaissance de ses droits politiques à la souveraineté, afin de continuer à construire une communauté démocratique, avancée, pluraliste, socialement égalitaire et cohésionnée, dans laquelle chacun puisse développer son projet de vie, dans la paix et la liberté.
Euskadi est, nous sommes un peuple en marche. Et notre marche ne va pas s’arrêter même si la contrariété et un malheur comme la pandémie, la perturbe. La pandémie nous a également clairement montré l’accélération d’énormes transformations qui se produisent dans le contexte de la globalisation et qui affectent l’avenir du peuple basque : le changement climatique, la crise de la démocratie libérale, l’individualisme, l’accroissement des inégalités sociales ou la numérisation de la société sont des thèmes qui interpellent directement les conditions à venir de la construction nationale basque. Et, au-delà des transformations globales, Euskadi est immergé dans la politique des États qui vivent des processus d’instabilité politique, de crise économique et de recentralisation qui questionnement fortement notre avenir. Préparer l’avenir exige qu’aujourd’hui qu’il faille approfondir la stratégie basque de construction nationale pour revitaliser l’utilisation du basque, numériser notre économie, renforcer l’égalité et la cohésion sociale, impulser la durabilité dans tous les domaines et accroître la capacité institutionnelle de notre peuple; une stratégie interne de construction nationale pour consolider la nation basque à la lumière des exigences du XXIe siècle et une stratégie externe, pour établir l’institutionnalisation progressive du droit à décider.
La santé et l’économie sont les deux priorités qui centrent aujourd’hui notre engagement public. Sans la santé, l’économie et le travail sont impossibles. Et sans économie, sans ressources, ni les services publics, ni les investissements dans la santé qui garantissent la santé et le bien-être des personnes ne sont possibles. Méfions-nous de ceux qui priorisent l’une par rapport à l’autre. Sans leur conjonction, notre bien-être, personnel et collectif, échouerait.
L’impact de la pandémie a été brutal dans le monde entier. À la fois humainement et matériellement. De même, dans notre pays dont l’activité économique a connu un déclin sans précédent, excepté la période de guerre du passé.
L’effet dépressif du cataclysme subi durera encore. Malgré l’espoir des vaccins et les efforts pour atteindre une immunisation globale. Cependant, bien que les progrès médicaux aient été très importants, les experts scientifiques nous apprennent que le virus vivra longtemps parmi nous.
Cela nous obligera à normaliser des actions jusque-là exceptionnelles. Nous devrons continuer à encourager la recherche et à soutenir l’investissement dans les ressources humaines et matérielles dans le domaine sanitaire et celui des soins. Les dotations budgétaires extraordinaires devront être consolidées dans les comptes publics. Cela influera sur la capacité de dépense globale et dans le besoin d’endettement et de pérennité du système.
Nous devons renforcer notre système public d’attention citoyenne, notre autogouvernement en définitive, afin de continuer à anticiper sur les besoins que l’avenir immédiat nous réserve.
Pour relever ce défi, l’économie basque doit récupérer l’espace perdu. Ré-émerger. Revenir à l’activité productive, à nouveau, à la génération de richesse et d’emploi.
La « résilience » est un terme jusqu’à présent peu utilisé. Mais en raison des circonstances actuelles, il gagne en notoriété et en force. La « résilience » est la capacité de l’être humain à s’adapter à l’adversité, à retrouver son état initial lorsque les troubles auxquels il avait été soumis, ont cessé. C’est notre objectif. Celui qui nous réunit à l’occasion de l’Aberri Eguna 2021; la « renaissance » Euskadi-Euskadiren Berpizkundea »; Une tâche de reconstruction nationale qui doit impliquer les institutions, la société organisée et les gens qui vivent dans ce pays. Le modèle basque a été caractérisé dans le passé par le leadership et la vitalité de la société basque. La gouvernance coopérative doit à nouveau être la pierre angulaire de sortie de crise et de reconstruction d’Euskadi post-Covid; Une sortie et une reconstruction dans lesquelles, personne ne devra être laissé de côté.
Si l’année passée, nous commémorions un Aberri Eguna, triste et confiné, cette année doit être la journée de la Patrie de l’espérance. Malgré les problèmes et les limites qui persistent aujourd’hui, nous devons recharger notre société d’enthousiasme, d’énergie et de détermination. Nous vivons des moments difficiles, certes, mais nous sommes persuadés que nous nous en sortirons, si nous nous fixons des objectifs corrects. Certains ont été souligné dans les lignes précédentes. Ils sont liés à la santé publique, à la reprise économique et à l’emploi. Mais l’agenda politique n’est pas épuisé pour autant ; Outre la nécessité de continuer à accroître et à développer le système institutionnel basque (Statut de Gernika, Amejoramiento du régime foral de Navarre et de la Communauté du Pays Basque nord), nous devons travailler de concert avec la société basque ; travailler ensemble pour renforcer la conscience et la construction nationale, dans le but d’institutionnaliser le droit à décider du peuple basque. Le processus d’unification européenne est également en cours. Et malgré toutes ses imperfections, il constitue le cadre dans lequel les Basques de tous les territoires, pouvons vivre ensemble et faire réalité, le Zazpiak Bat. Le chemin vers la pleine liberté de notre Nation. Un chemin difficile et exigeant mais praticable qui exige de la clairvoyance pour voir au-delà du prochain virage et de la force de résister à tout obstacle imprévu sur la route. Clairvoyance et force, qu’EAJ-PNB, en toute modestie, nous proclamons être en mesure d’apporter à ce peuple.
Pour se joindre à ce projet, nous appelons tous les abertzales d’Araba, Bizkaia, Gipuzkoa, Nafarroa et Ipar-Euskadi, ainsi que ceux dispersés à travers le monde et regroupés dans les Euskal Etxeak, à célébrer et à revendiquer notre journée, l’Aberri Eguna.
Cette période ne se prête pas aux controverses stériles ou aux jeux partisans qui loin d’additionner des volontés, divisent et génèrent plus de déception. Les citoyens de ce pays attendent de nous : accord, respect et capacité constructive. Faisons-le entre toutes et tous, au-delà de nos différences, une patrie basque forte, libre, saine et en paix.
Gora Euskadi askatuta!!
En Euskadi, le 4 avril 2021
EUZKADI BURU BATZAR
EUSKO ALDERDI JELTZALEA-PARTI NATIONALISTE BASQUE
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