L’Aberri Eguna a vocation à rassembler ceux qui y sont installés, tous ceux qui aiment y vivre, y travailler et qui veulent le faire vivre ici ou partout où ils se trouvent dans le monde, y compris sur les réseaux sociaux.

Heureux et fiers de vivre au Pays Basque

La semaine dernière, nous avons appris que l’édition 2023 du Tour de France partira de Bilbao. Le Président du Gouvernement basque, Iñigo Urkullu a reçu avec enthousiasme cette décision. Il a de nouveau encouragé le Président de la CAPB, Jean-René Etchegaray à continuer de travailler sur l’organisation d’une étape en Iparralde. Habitués des cols pyrénéens, nous pouvons d’ores-et-déjà nous attendre à voir virevolter des milliers de drapeaux basques, d’ikurriña, tout le long des étapes. Le Pays Basque dans son entièreté serait en fête et on peut rêver d’une victoire d’un coureur basque poussé par son public.

Cet esprit de rassemblement, de partage, de fête est l’esprit de l’Aberri Eguna. C’est celui que l’on aurait aimé partager avec les deux clubs basques de l’Athletic Bilbao et de la Real Sociedad pour la finale de la Coupe du Roi en Espagne (qui se jouera finalement à huis-clos). C’est celui qui rassemble les amoureux de l’euskara sur les bords du lac de St Pée sur Nivelle, le jour d’Herri Urrats. Des événements qui nous rassemblent tous, habitants du Pays Basque, que l’on soit d’Hegoalde ou d’Iparralde. C’est comme ça qu’il faut comprendre l’esprit de l’Aberri Eguna. Ce n’est surtout pas un rendez-vous de va-t'en-guerre.

Le Jour de la Patrie basque doit réunir tous les habitants du Pays Basque et pas uniquement les abertzale. Rappelons que lors du premier Aberri Eguna organisé par EAJ-PNV en 1932, à Bilbao, l’objectif était de rassembler autour de l’idée du Pays Basque, comme le faisaient déjà les Catalans avec la Diada depuis la fin du XXième siècle. Dès 1933, le slogan est devenu Euzkadi-Europan, le Pays Basque au sein de l’Europe. Depuis, l’idéal européen n’a jamais varié. L’Aberri eguna doit être une fête œcuménique qui doit rassembler tous les habitants du Pays Basque, les abertzale et les non abertzale, ceux du Pays Basque nord, ceux du Pays Basque sud, ceux de la diaspora. Cette célébration collective nous permettra à tous de nous poser des questions sur qui nous sommes en Pays Basque et ce que nous voulons faire ensemble, ici.

Des institutions en place pour construire un Pays Basque partagé

Depuis la chute du franquisme, il y a plus de 40 ans, le Pays Basque existe au sein des institutions espagnoles en tant que Communauté Autonome Pays Basque. Depuis 2017, il y a 4 ans, le Pays Basque dispose aussi d’une institution propre dans les institutions françaises avec la Communauté Pays Basque.

Saurons nous montrer aux caméras du monde entier notre capacité à nous accorder d’un côté et de l’autre de notre frontière européenne sur l’organisation d’une étape du 3ème plus grand événement sportif mondial, alors rien ne pourra nous empêcher de développer plus encore de nombreuses initiatives en matières d’activités économiques, de mobilité, d’enseignement supérieure et de solidarité …

Aujourd’hui, en dehors de la situation sanitaire, la frontière est plutôt perméable pour encourager tous les types de coopération transfrontalière au sein de l’espace européen. Le sport nous montre que des ponts peuvent facilement se construire quand il y a un intérêt commun médiatique et économique. Sur des temps plus longs, les institutions européennes sont essentielles pour faire ce lien notamment, mais pas uniquement, grâce à l’Eurorégion Nouvelle Aquitaine-Euskadi-Navarre qui promeut de nombreux projets pour faciliter les échanges. Nous devons tous, Basques d’ici et d’ailleurs profiter de cette journée pour nous interroger sur le Pays Basque que nous partagerons demain.

Aberri egun on deneri !

Peio Etxeleku

Président d’EAJ