1) Dans ses deux pages et ses cinq points, cette déclaration est jalonnée de contributions positives pour construire une nouvelle coexistence et une nécessaire réparation due aux victimes d'ETA, malgré des omissions sur certains aspects clés. La Gauche abertzale et le monde ayant couvert l'organisation armée ont encore un long chemin à parcourir, sur les plans éthique et politique.

2) Nous saluons notamment le fait que la gauche abertzale reconnaisse, 50 ans après, que la douleur causée aux victimes d'ETA "n'aurait jamais dû se produire". Nous saluons également l'engagement écrit par Sortu et EH Bildu de " tenter d'atténuer " les souffrances des victimes d’ETA. Ce sont deux pas dans la bonne direction. Cela constitue une nouvelle contribution à la consolidation de la concorde en Pays Basque. Nous espérons que leurs prochaines actions seront en plein accord avec ces paroles.

3) Cependant, nous devons regretter que la Gauche Abertzale soit une fois de plus réticente à formuler une chose aussi simple : les dommages causés par ETA et ceux qui l’ont couvert pendant des décennies étaient INJUSTES.

4) Pour toutes ces raisons, nous considérons et nous reconnaissons que la Gauche Abertzale a réalisé aujourd'hui, un pas dans la bonne direction. Mais, compte tenu de considérations éthique et politique, nous sommes contraints d'affirmer que ce pas est encore timide et insuffisant, surtout si l'on tient compte du fait que dix années ont été nécessaires, pour y parvenir. Nous espérons que dix autres années ne seront pas nécessaires à la gauche abertzale, pour reconnaître l'injustice des dommages causés par ETA et pour réaliser une lecture critique de l'existence de l'organisation armée qu'une écrasante majorité de la société basque lui demande.

5) S’ils restent sur le chemin d'une concorde normalisée, pleine et définitive, les militants de la gauche abertzale trouveront la main tendue des femmes et des hommes qui composent EAJ-PNB.