L'Accord de Belfast démontre qu'il n'y a pas de conflits sans solution ou éternels.   Et qu'il est toujours possible de trouver des voies vers des solutions sur la base de la volonté, de l'accord et de la détermination.  Nombreux sont les enseignements que nous pouvons et que nous devons tirer de ce processus long et sinueux.  Parmi eux, la valeur de la politique au-delà de toute forme de contrainte ou d'expression violente.  Dans ce sens, le courage et le leadership politique des dirigeantes et dirigeants ayant participé aux négociations, passant même au-dessus des organisations armées, ont été fondamentaux pour pouvoir atteindre cet Accord in extremis. 

Face au blocage historique intrinsèque, la détermination des Gouvernements de Londres et Dublin et le nécessaire accompagnement international, avec l'implication décisive du Gouvernement des États-Unis, furent des facteurs déterminants pour la conduite des négociations et pour orienter et garantir l'Accord.

L'Accord du Vendredi saint fut un accord principalement inclusif, intégrant des acteurs internes et des partis politiques des provinces du nord, et impliquant également les Gouvernements de Londres et Dublin dans les nouvelles institutions créées, toujours dans le sens d'une solution commune associant tous les signataires.  Il convient également de mentionner le rôle actif d'une partie de la société civile, épuisée par une situation sociale dégradée, mais mobilisée pour la défense des droits humains et la promotion active de la paix.

Pour tout cela, et à l'occasion du 25ème anniversaire de l'Accord du Vendredi saint, l'EAJ-PNB considère cette date comme l'un des jalons politiques significatifs du XXe siècle en Europe.  Un événement qui a permis en premier lieu de mettre fin à cette étape funeste de terreur et de douleur humaine, et qui a ensuite ouvert un futur d'espoir, de paix et de bien-être pour les nouvelles générations d'Irlandaises et d'Irlandais.

À cette date, alors que nous sommes dans la troisième décennie du XXIe siècle, l'Irlande du Nord affronte d'autres types de défis, conditionnée par une nouvelle réalité politique, par le protocole pour l'Irlande du Nord converti dernièrement en accord nommé "Cadre de Windsor" ainsi que les conséquences d'un Brexit qui fut là-bas refusé par referendum.  Les scénarios et les éventuelles issues pour sa société sont aujourd'hui variés.  Mais l'accord du Vendredi saint assoie lui-même les bases du futur, à partir du droit à l'autodétermination qui appartient au peuple de l'Irlande du Nord.